LES 10 PRINCIPES « CONTRE-INTUITIFS » DE L’ALIMENTATION INTUITIVE.

  • 1
    • DIRE ADIEU AUX DIÈTES MIRACLES UNE FOIS POUR TOUTES [+]
  • 2
    • RECONNAÎTRE LA FAIM MOYENNE POUR SAVOIR QUAND MANGER [+]
  • 3
    • FAIRE LA PAIX AVEC LES ALIMENTS [+]
  • 4
    • METTRE FIN À LA CULPABILITÉ ET AUX RÈGLES ALIMENTAIRES [+]
  • 5
    • RECONNAÎTRE LES SENSATIONS DE RASSASIEMENT POUR SAVOIR QUAND CESSER DE MANGER [+]
  • 6
    • DÉGUSTER LES ALIMENTS ET SE RÉAPPROPRIER LE PLAISIR DE MANGER [+]
  • 7
    • RECONNAÎTRE ET SE DONNER LE DROIT DE VIVRE SES ÉMOTIONS [+]
  • 8
    • FAIRE LA PAIX AVEC SON CORPS TEL QU’IL EST EN CE MOMENT [+]
  • 9
    • ÊTRE PHYSIQUEMENT ACTIF PAR PLAISIR ET NON POUR MODIFIER SA SILHOUETTE [+]
  • 10
    • RESPECTER SA SANTÉ ET CHOISIR D’ÊTRE BIEN DANS SON CORPS ET DANS SA TÊTE [+]

LES 10 PRINCIPES DE L’ALIMENTATION INTUITIVE

Lorsque j’ai terminé mon baccalauréat en nutrition et que j’ai commencé ma carrière comme nutritionniste, je ne savais pas que l’alimentation intuitive serait au cœur de ma pratique. J’ai travaillé en milieu hospitalier, en CLSC, j’ai enseigné au Cégep, j’ai aidé à mettre sur pied une clinique de diabète… Bref, j’ai exploré plusieurs avenues, mais je n’avais pas le « coup de foudre » professionnel. Vous savez, celui qui vous fait vibrer et comprendre que vous êtes vraiment à la bonne place. Celui qui vous confirme que vous arrivez à changer des vies. Ce n’est que lorsque je suis tombée par hasard sur un livre écrit par une collègue que j’ai finalement compris les principes que j’essayais de partager avec mes clients. Mon histoire de troubles alimentaires avait modifié ma façon de voir l’alimentation, mais je n’arrivais pas à trouver les mots justes pour expliquer ce que j’avais compris intuitivement. Vous comprendrez qu’il y a plusieurs années, l’alimentation intuitive n’était pas à la mode et qu’on n’enseignait pas ces principes à l’université. En lisant ce livre, j’ai arrêté de me sentir comme une nutritionniste « extra-terrestre » et j’ai compris que d’autres pensaient comme moi. Depuis quelques années, on entend de plus en plus parler d’alimentation intuitive sans trop comprendre ce que c’est. Je vous propose donc d’explorer les 10 principes de l’alimentation intuitive, en espérant que, comme moi, ces principes changeront votre vie alimentaire.

Il faut cesser de croire que les régimes sont nos alliés de la perte de poids. Il est bien documenté qu’au contraire, ils mènent à la prise de poids, aux débordements alimentaires, à l’obsession et à une faible estime de soi. Les études montrent clairement que 95 % des gens qui ont perdu du poids le reprennent après quelques années, et que parmi ceux qui maintiennent la perte de poids, certains auraient développé un trouble alimentaire. Révoltez-vous face aux mensonges qu’on vous a fait avaler. Indignez-vous du sentiment d’échec que les régimes vous ont fait vivre. Libérez-vous des faux espoirs et sortez, une fois pour toutes, du cercle vicieux des régimes. Apprendre à manger quand on a faim, cesser de manger lorsque nous sommes satisfaits, voilà la meilleure manière d’atteindre et de maintenir notre poids génétique.
Lorsque nous voulons perdre du poids, la tendance est de vouloir s’affamer. Cette idée que nous ne pouvons perdre du poids que lorsque notre corps crie famine est fausse et néfaste pour la perte de poids à long terme. Notre corps a besoin de nourriture pour fonctionner adéquatement. Si nous l’affamons, il est possible qu’il y ait une perte de poids au début, mais cette dernière sera vite freinée par la diminution du métabolisme qui suit une période de restriction calorique. De plus, le corps réagit aussi en augmentant la faim. L’instinct de survie est fort et nous poussera immanquablement à manger un jour où l’autre. Et croyez-moi, quand on recommence à manger, ce n’est pas avec parcimonie! Ce qu’il faut comprendre aussi, c’est que l’écoute de la faim modérée permet d’être en mesure d’arrêter de manger quand on est satisfait. Si nous avons trop faim avant de commencer à manger, la tendance sera de manger vite et de manger trop. C’est comme un retour de balancier : plus j’ai faim avant de manger, plus je vais manger de grandes quantités. Apprendre à honorer sa faim moyenne, c’est donc se donner la chance d’apprendre à reconnaître la sensation de rassasiement en plus d’honorer les besoins de notre corps.

L’être humain est attiré par l’interdit, c’est bien connu! L’interdiction de manger certains aliments mène souvent à leur surconsommation. J’appelle cela le syndrome du dernier repas ou l’impression du « c’est maintenant ou jamais ». La faim n’est pas toujours au rendez-vous lorsque nous mangeons ces aliments, il s’agit plutôt d’une pulsion à manger. Certains parleront même de compulsions puisqu’il s’agit d’une sensation de perte de contrôle. Contrairement à la pensée populaire, ce n’est pas « plus de contrôle » qu’il faut pour cesser les débordements liés à ces aliments. C’est plutôt d’apprendre à manger de tous les aliments, sans culpabilité. C’est se donner la chance de recommencer à sentir les signaux de faim et de rassasiement avec nos aliments tabous. C’est les placer sur le même pied d’égalité que d’autres aliments aimés. Pourquoi? Parce que si nous sommes convaincus que nous avons le droit de manger ces aliments, qu’ils seront au menu la prochaine fois que nous en avons envie, alors il est possible de laisser aller les dernières bouchées lorsque le rassasiement se fait sentir. Après tout, il y en aura d’autres plus tard!

Ce principe est un peu la suite logique du principe 3. Si l’on veut arriver à se donner le droit de manger tous les aliments, il faut arrêter de voir l’alimentation en noir ou blanc, en une série de règles qu’il ne faut pas transgresser. Bien manger ne se résume pas simplement au contenu de l’assiette. Le plaisir, la variété, la santé psychologique, les comportements alimentaires intuitifs ainsi que l’écoute des signaux font aussi partie de la saine alimentation. Je dis souvent à mes clients que nous travaillons à remplacer les catégories « bons » ou « mauvais » par « j’aime » ou « je n’aime pas ». Ainsi, même si j’aime beaucoup le saumon fumé, je n’ai pas envie d’en manger tous les jours. C’est la même chose pour le chocolat, les croustilles, la salade et les frites. Il n’est pas rare que des clients me reviennent en me disant qu’en arrêtant de penser aux aliments comme étant « bons » ou « mauvais, ils ont recommencé à goûter tous les aliments. Il arrive même que (oh surprise!), ils se rendent compte qu’ils n’aiment pas certains aliments interdits qu’ils ont pourtant mangés à outrance.
Ahhh, la sagesse du corps! Non seulement il peut nous dire quand il a besoin de carburant, mais il peut aussi nous dire quand il en a assez. Les gens qui écoutent leurs signaux de faim et de rassasiement laissent la chance à leur corps de réguler leurs apports en fonction de leurs besoins. C’est magnifique comme concept! Notre corps n’a pas des besoins fixes tous les jours. Ces besoins varient à travers les différentes étapes de notre vie. Parfois, nous sommes plus actifs, avons la chance de porter un enfant, de l’allaiter. À d’autres moments, nous bougeons moins, nous vieillissons, la ménopause ou l’andropause approchent. Ces étapes de la vie vont faire augmenter ou diminuer nos besoins, et les signaux de faim et de rassasiement s’ajustent seuls en suivant le rythme. Pas besoin de calculer les calories ou les portions, car notre corps le fait tout seul. Ainsi, une portion peut être tout à fait adéquate une journée, et trop grande ou insuffisante le lendemain. Observez les enfants qui mangent et vous comprendrez la magie de la chose.

Nombreux sont ceux qui entretiennent une relation conflictuelle avec les aliments qui disent « prendre plaisir à manger», mais aussi « manger très vite » et « se battre avec les aliments ». Ouf, c’est compliqué. On a tendance à croire que notre problème, c’est d’aimer manger. Pour moi, c’est faux. Je pense que de prendre plaisir à manger, de satisfaire sa faim, ses papilles, de prendre plaisir à partager un repas avec des gens aimés, de déguster une variété d’aliments est le meilleur moyen d’apprendre à écouter nos signaux de faim et de rassasiement. Si je vous disais que c’est la culpabilité qui vous pousse à manger trop et à manger vite ces aliments que vous aimez, mais que vous ne prenez pas le temps de déguster. Je fais régulièrement faire à mes clients des « expériences de dégustation ». Oui oui, on mange des croustilles et du chocolat dans le bureau de la nutritionniste! On se questionne sur les textures, les saveurs, les sons, les odeurs. On se demande si on aime réellement les qualités organoleptiques (un gros mot que vous pourrez glisser dans une conversation pour impressionner la galerie!) de nos aliments tabous. Si la réponse est oui, on se fait la promesse de les savourer chaque fois qu’on en mange. Plus question d’engloutir le sac de croustilles à la vitesse « grand V » devant la télévision. On s’assoit à la table et on mange une croustille à la fois, lentement avec gourmandise.

« Manger ses émotions », voilà une affirmation que l’on emploie souvent sans trop savoir ce que cela veut dire. On imagine facilement « Bridget Jones » se morfondant sur son canapé en engloutissant un pot de crème glacée. Je peux toutefois vous dire que « manger ses émotions », c’est souvent beaucoup plus subtil que cela et que plusieurs adultes ne savent même pas qu’il ont recourt à cette méthode de gestion des émotions. Le principe théorique est simple : je vis une émotion inconfortable que je juge comme étant négative, j’éprouve un vif désir de manger (cela peut même ressembler drôlement à de la faim), je mange (souvent en faisant autre chose ou sans même être pleinement conscient que je mange), je me sens mieux temporairement, ensuite je me sens coupable d’avoir trop mangé ou d’avoir mangé sans avoir faim. Il y a souvent une sensation de perte de contrôle qui accompagne ces événements. Pourquoi fait-on cela? Parce que manger pour gérer un inconfort émotif, ça marche… sur le coup on ne ressent plus l’émotion négative et on vit du réconfort. Par contre, à long terme, ce n’est pas la manière la plus adaptée de gérer ses émotions. Il faut faire un certain travail pour arriver à reconnaître les émotions que l’on vit et apprendre à y faire face sans nourriture. Inutile de vous dire qu’il faut souvent être bien accompagnés pour faire ce travail, mais cela en vaut réellement le coup.

Attention, je ne vous dis pas ici que l’objectif est de vous faire « aimer » toutes les parties de votre corps. Tant mieux si vous y arrivez, mais je pense que pour plusieurs, l’objectif premier est d’installer un peu de neutralité et d’arrêter de se traiter de tous les noms. Je comprends qu’on puisse être mal dans son corps, croyez-moi. Par contre, si nous considérons que chaque pensée entraîne une émotion, il n’est pas surprenant que nous soyons complètement déprimés à la fin de la journée si nous avons passé cette dernière à insulter notre corps. L’idée n’est pas de faire semblant que vous êtes bien avec votre silhouette actuelle, mais au moins de vous traiter avec bienveillance et avec respect. Pour faire la paix avec la nourriture, il faut aussi faire la paix avec le corps.

Le corps humain est fait pour bouger. Comme une voiture qui reste stationnée pendant des mois, les mécanismes figent et rouillent. Il faut toutefois revoir notre vision de l’exercice. Oubliez l’idée de faire de l’activité physique par obligation pour brûler des calories ou sculpter le corps. Concentrez-vous sur les autres bénéfices liés au mouvement (oui,oui, il y en a, promis). Ce sera beaucoup plus motivant de trouver une activité qui vous plaît et qui répond à vos vrais besoins si vous le faites pour les bonnes raisons.

La santé va bien au-delà du contenu de l’assiette. Si je mange uniquement des aliments « sains », mais je que passe ma journée à calculer, à être obsédée par les aliments, pas leur impact sur mon poids ou mon corps, ce n’est pas très sain à mon avis. Choisissez des aliments qui vous plaisent et qui vous permettent de bien vous sentir. Lorsque la relation aux aliments est saine, il est possible de prendre plaisir à manger des aliments « santé », sans le faire par obligation ou par culpabilité. Rappelez-vous que les vrais choix sont possibles lorsqu’il n’y a plus d’interdits, c’est-à-dire lorsque les aliments « sains » et appréciés sont au même niveau que les aliments « moins sains » qu’on aime tout autant. Ainsi, on peut prendre plaisir à croquer dans une pêche bien juteuse une journée et une autre fois choisir de se régaler avec un cornet de crème glacée. En choisissant de manger selon nos goûts, on se donne le droit de manger de tout, sans manger au-delà de nos besoins. Et ça, c’est santé!

METTEZ FIN À LA CULPABILITÉ!