MANGEUR SÉLECTIF OU TROUBLE DE L’ALIMENTATION: COMMENT FAIRE LA DIFFÉRENCE?

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Manger en famille devrait être un moment de plaisir, un moment de partage, un moment social, un moment où nous pouvons enfin nous asseoir ensemble. Malheureusement, pour de nombreux parents, le mot repas est souvent synonyme de cauchemar. Quand on a un enfant qui refuse de manger, comment faire autrement que de s’inquiéter pour sa santé? Malheureusement, cette anxiété, quoique normale, peut souvent envenimer la situation. Elle crée une pression qui aboutira souvent en crise de larmes à la table. Le cercle vicieux s’installe et nous ne savons plus quelle stratégie choisir pour arriver à faire avaler une bouchée.

Avons-nous raison de nous inquiéter si nous avons un enfant difficile? Absolument, mais sachez que parfois, le problème est moins alarmant qu’il n’en a l’air. Une nutritionniste pourra évaluer l’alimentation de votre enfant et déterminer s’il est à risque de carences et vous aider à comprendre les causes du refus de s’alimenter. Ces comportements, quoique très frustrants, font souvent partie du développement normal de l’enfant. Malheureusement, il arrive parfois que le problème soit plus alarmant. En effet, il importe de distinguer les enfants « sélectifs » des enfants ayant un « trouble de l’alimentation ». Quoiqu’un suivi avec une nutritionniste travaillant en pédiatrie puisse aider tous ces enfants à élargir leur répertoire alimentaire, pour certains, l’acceptation de nouveaux aliments prendra plus de temps et nécessitera un certain doigté. Le travail conjoint de plusieurs professionnels peut être requis pour les enfants ayant un trouble de l’alimentation puisque ces derniers ont parfois aussi des problèmes sensoriels, des problèmes oraux-moteurs, etc.

J’ai dressé une liste pour vous aider à distinguer les deux types de mangeurs. Elle est inspirée d’un article écrit par Dr. Toomey, psychologue américaine spécialiste en la matière.

Le mangeur sélectif :

  • A un répertoire alimentaire limité à 30 aliments ou plus.
  • S’il délaisse pendant un certain temps un aliment fétiche, il l’acceptera de nouveau après quelques semaines.
  • Peut tolérer un nouvel aliment dans son assiette, peut aussi le toucher ou même le gouter malgré une réticence évidente.
  • Mange au moins un aliment de chaque groupe alimentaire du Guide alimentaire canadien.
  • Participe au repas familial même s’il ne mange pas les mêmes aliments que les autres membres de la famille.
  • Acceptera des nouveaux aliments après plusieurs expositions
  • Est parfois qualifié de mangeur difficile ou de petit mangeur par ses parents lors des suivis médicaux.

L’enfant ayant un trouble de l’alimentation :

  • A un répertoire alimentaire limité à moins de 30 aliments.
  • S’il délaisse un aliment fétiche, il ne l’acceptera pas de nouveau, même après plusieurs semaines.
  • Pleure et est en détresse lorsqu’on lui présente un nouvel aliment.
  • Refuse de manger des groupes entiers d’aliments ayant la même texture.
  • Ne mange presque jamais les mêmes aliments que le reste de la famille. Peut parfois refuser de manger à la table avec les autres.
  • Acceptera des nouveaux aliments très rarement, même après plusieurs expositions.
  • Est systématiquement qualifié de mangeur difficile ou de petit mangeur par ses parents lors des suivis médicaux.

Si vous reconnaissez partiellement ou complètement votre enfant dans l’une ou l’autre de ces catégories, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide (service). Une nutritionniste spécialisée évaluera les risques de carences, les causes sous-jacentes du refus alimentaire, et vous conseillera sur les marches à suivre pour améliorer la situation. Que votre enfant refuse un peu ou beaucoup d’aliments, si les repas sont source de conflits, et que vous êtes inquiets, un petit coup de pouce peut grandement améliorer la situation.

Suivez les prochains billets où je vous parlerai de néophobie alimentaire et des étapes d’acceptation des nouveaux aliments.

METTEZ FIN À LA CULPABILITÉ!